Choisir un nouveau look, plus branché, plus mature… C’est possible !
Docte et sérieuse à la manière des philosophes grecs ou plus décontractée façon néo-beatnik : la barbe fleurie, fournie, disparue pendant des décennies, revient à la mode à New York mais aussi en France, pour le plus grand bonheur des barbiers, qui rouvrent boutique.
Depuis 2009, la barbe fait un retour fracassant sur les mentons masculins. Toutes les longueurs se côtoient, dans tous les milieux. Le retour en grâce du poil à travers les photographies de mode, la pub, les sportifs et les acteurs de cinéma a poussé nombre d’hommes à se laisser pousser la barbe …
Le phénomène est apparu il y a moins de 2 ans chez les branchés français. « Maintenant, ça va en se démocratisant », dit à l’AFP Laurent Cotta, historien de la mode. La mode de la barbe, « c’est cyclique », explique-t-il. Il évoque l’antiquité, avec les philosophes grecs, parle de la « virilité guerrière » que la barbe a pu symboliser, en vient à François Ier, qui se serait laissé pousser la barbe pour dissimuler une cicatrice au menton…
Au XXe siècle, dans les années 50, « la barbe réapparaît avec les beatniks, quand elle n’est plus à la mode chez les gens de pouvoir, pour montrer qu’on se fiche de son apparence ».
Puis le phénomène disparait, jusqu’à ce que la barbe de 2-3 jours revienne dans les années 1990. « Puis on l’a laissé pousser », résume Laurent Cotta.
Tout ça, c’est la faute aux hipsters !
Le phénomène hipster, qui « reprend plusieurs éléments de l’idéal des beatniks », est passé par là.
Il y a dix ans, les stars de cinéma étaient toutes impeccablement rasées. Mais aujourd’hui, la barbe a envahi les tapis rouges, de Brad Pitt à George Clooney, en passant par Ryan Gosling, Jack Gyllenhaal et Ben Affleck pour n’en citer que quelques uns. Selon le docteur Epstein, le look numéro Un, auquel se réfèrent ses clients est celui de Brad Pitt, suivi du très moustachu Tom Selleck. Mais beaucoup aiment juste le look décontracté.
Du poil oui, mais pas n’importe comment !
«30 à 35% de ces jeunes gens entre 26 et 40 ans porteurs de barbe entrent dans la catégorie hipster. Ce n’est pas un terme très précis, mais ils représentent probablement le groupe le plus important». Ils vivent dans les quartiers ultra branchés de Brooklyn à New York mais, selon les chirurgiens, viennent aussi de tous les États-Unis, de Grande-Bretagne ou même d’Australie.
La rage des implants se nourrit non seulement de la mode, mais aussi de l’acceptation sociale de ce genre d’opérations, et de techniques qui permettent d’obtenir des barbes parfaitement impressionnantes.
La pilosité du visage a depuis des siècles été associée à la virilité dans de nombreuses cultures. Mais certains hommes sont imberbes pour des raisons génétiques. D’autres ont fait du laser quand ils avaient 20 ans, réalisant après coup que c’était une erreur.
Le docteur Yael Halaas, dont le cabinet se situe près de Park avenue à Manhattan, confirme que la demande a augmenté ces dernières années. «soit les patients se plaignent qu’ils n’arrivent pas du tout à se faire pousser la barbe, soit qu’elle est pleine de trous», explique-t-elle à l’AFP.
«Beaucoup ont 20, 30 ans. Ils font partie de ces New-Yorkais branchés qui ont le souci du détail. Ils travaillent dans les arts visuels, ou dans le monde du spectacle», ajoute-t-elle. Elle traite actuellement de quatre à cinq clients par semaine. «Il y a dix ans, c’était peut-être dix par an». Peu de chirurgiens ont encore cette compétence.